• financement
  • Blog
  • contact

Quelles sont les conséquences budgétaires lors de la détection de conflits dans le BIM ?

Les conséquences de la détection de conflits BIM

Les points essentiels

Dans l’univers du BTP et de l’architecture, le BIM (Building Information Modeling) est souvent présenté comme une révolution technologique aux multiples promesses : réduction des erreurs, amélioration de la coordination, anticipation des problèmes, et bien sûr, économies substantielles. Grâce à sa capacité à centraliser et visualiser l’ensemble des informations d’un projet, le BIM s’impose comme un levier de performance incontournable.

Pourtant, derrière cette efficacité apparente peut se cacher une réalité plus nuancée, notamment lorsqu’il s’agit de la détection de conflits.

Ce processus, censé prévenir les erreurs avant la phase de construction, peut, mal encadré, engendrer des surcoûts importants. Loin d’être un simple outil technique, la détection de conflits dans le BIM soulève des enjeux budgétaires majeurs qu’il est essentiel de comprendre pour en tirer pleinement parti. Alors, le BIM est-il toujours synonyme d’économie ? Ou peut-il, dans certains cas, devenir un facteur d’inflation invisible ? C’est à cette question que nous tenterons de répondre.

La coordination BIM est-elle efficace ou coûteuse ?

Le Building Information Modeling (BIM) s’impose aujourd’hui comme une révolution dans les secteurs de l’architecture, de l’ingénierie et de la construction (AEC).

La première étape du processus BIM est la modélisation numérique collaborative du projet.

Cette première étape doit être bien contrôlée. La qualité et la complétude des modèles, conformément aux exigences BIM du projet (selon les exigences définies dans le Plan d’Exécution BIM _ BEP). Cette phase de contrôle qualité des maquettes numériques est le préalable indispensable pour ensuite envisager la coordination et la collaboration dans de bonnes conditions. Bien utilisé, le BIM permettra alors de réduire les erreurs en amont, d’optimiser les délais, d’améliorer la communication entre les parties prenantes et surtout de faire des économies substantielles.

Cependant, une zone grise demeure : celle des coûts indirects liés à la détection de conflits (ou clash detection). Cette fonctionnalité phare du BIM, qui vise à identifier les interférences entre différents éléments techniques d’un bâtiment (réseaux CVC, structure, plomberie, etc.), peut paradoxalement générer des effets secondaires budgétaires inattendus. À travers cet article, nous allons explorer les impacts financiers – visibles et cachés – que cette phase de coordination peut engendrer, en mettant en lumière les conditions dans lesquelles elle reste bénéfique.

Des promesses séduisantes pour l’industrie AEC

L’attrait du BIM repose en grande partie sur ses résultats chiffrés prometteurs. Selon McKinsey, l’implémentation efficace du BIM peut accroître la productivité de 14 à 15 %, tout en réduisant les coûts de 20 % sur l’ensemble du cycle de vie d’un projet. En 2016, le gouvernement britannique annonçait viser 33 % d’économies et 50 % de gain de temps sur les projets publics grâce au BIM.

Les entreprises ayant atteint un niveau de maturité BIM élevé – à travers des standards partagés, une gouvernance claire et des équipes formées – enregistrent généralement moins de retards, une meilleure qualité de réalisation, et un excellent retour sur investissement. Ces bénéfices sont encore plus marqués lorsqu’une stratégie de détection de conflits est bien intégrée au processus collaboratif.

Mais ces résultats flatteurs dépendent d’un facteur clé : la qualité du modèle BIM et sa cohérence. Car si les promesses du BIM sont séduisantes, elles ne sont pas garanties pour l’ensemble des industries AEC (Architecture, Engineering and Construction).

La détermination de la qualité des modèles et une estimation précise de leur fiabilité est un préalable indispensable aux opérations de détection de collision.

Quel est le prix de plus de coordination ?

La détection de conflits consiste à identifier automatiquement les points d’interférence entre les objets modélisés par différentes disciplines (ex. : gaines traversant des poutres, chevauchement de tuyauteries, etc.). Cette étape vise à éviter des erreurs de coordination coûteuses sur le chantier, ce qui semble, a priori, être une démarche bénéfique.

Les outils de détection de collisions, appelés collisionneurs, bien que relativement simples dans leur fonctionnement, nécessitent sur stratégie de détection adaptée au projet et aux objectifs de cette détection.

Sans stratégie clairement définie, le risque est de se retrouver avec une avalanche de « clashs » non hiérarchisés ni pertinents. On parle alors de surdétection : des dizaines voire centaines de conflits qui mobilisent inutilement l’attention des équipes, créant confusion, frustration et surcharge cognitive. Cela implique un temps considérable passé en réunions de coordination, des cycles itératifs de modélisation/correction, et un risque de paralyser l’avancée du projet dans une logique de précaution exacerbé.

En outre, le coût des logiciels dédiés à la détection de conflits, comme Navisworks ou Solibri, n’est pas négligeable. À cela s’ajoute le temps humain investi par les BIM managers, le coordinateur BIM, les projeteurs et les ingénieurs pour analyser les conflits, les classer, les résoudre ou les documenter.

Lors de la définition de la stratégie de détection de collision, il est important également d’intégrer la méthode de résolution des conflits notamment avec les équipes projet. Il peut alors être utile de dissocier les notions de coordination BIM et de coordination spatiale, ces deux activités complémentaires peuvent même être confiées à plusieurs spécialistes selon la complexité du projet.

Un bon modèle BIM conditionne la pertinence de détection de la collision

Le véritable levier budgétaire réside dans la qualité du modèle BIM. Une étude relayée par BIM Business Observations révèle que les modèles bien structurés permettent une détection de conflits pertinente et ciblée. En revanche, un modèle mal conçu – sans conventions claires, avec des niveaux de détail incohérents ou des informations non standardisées – peut produire des résultats pires qu’une simple lecture de plans 2D.

Les causes d’un modèle défaillant sont multiples :

  • Absence de charte BIM commune (BEP)
  • Manque de coordination entre disciplines
  • Erreurs de géoréférencement des maquettes
  • Niveaux LOIN (Level of Information Needs) inadaptés aux phases du projet
  • Niveau d’avancement de la modélisation insuffisant…


Dans ce contexte, les conflits détectés sont parfois inutiles, voire fictifs. Ils engendrent des boucles de correction répétitives, des incompréhensions entre intervenants et des tensions sur les plannings. Le modèle devient alors un obstacle plus qu’un outil d’aide à la décision. Et c’est là que les coûts cachés commencent à s’accumuler.

La perte budgétaires des conflits BIM

Quand la prévention devient inflation

Contrairement aux coûts directs – facilement identifiables – les coûts cachés sont souvent sous-estimés, voire ignorés dans les budgets initiaux. Or, la détection de conflits mal maîtrisée peut engendrer une série de charges indirectes :

  • Temps homme non anticipé pour analyser et arbitrer les conflits
  • Séances de coordination mal préparée et inefficace
  • Modélisation excessive entraînant une surcharge de travail
  • Ralentissement du projet en phase de conception
  • Décisions figées trop tôt au détriment de l’agilité
  • Fatigue des équipes face à des outils jugés trop techniques ou inadaptés


Dans une logique où l’on cherche à anticiper le maximum de conflits, on peut en venir à complexifier inutilement le processus. On parle alors de « suringénierie BIM », où le modèle devient si dense qu’il en devient difficile à exploiter. L’effort consenti pour tout prévoir en amont devient une charge, et non plus un gain.

Vers une détection de collisions intelligente

Face à ces dérives, des solutions existent pour garantir une détection de conflits réellement rentable.

En premier lieu, il important que le processus soit défini sur des bases solides telles que la norme ISO 19650 qui préconise notamment du processus BIM clairement avec une documentation précisant les exigences spécifiques de la partie désignante (le Maître d’Ouvrage)  ainsi que de la partie désignée (les mandataires)

Il faut ensuite définir une stratégie de coordination claire permettant de structurer et de hiérarchiser les conflits. Tous ne se valent pas, et il est essentiel de distinguer les clashs critiques (structurels, réglementaires) des conflits secondaires (cosmétiques ou résolus naturellement sur chantier).

Voici quelques bonnes pratiques à intégrer :

  • Utiliser des filtres de clash intelligents dans les collisionneurs, basé sur les objectifs de coordination et avec des « workflow » bien définis et surtout connus de tous
  • Veiller à adapter les processus et outils de coordination au niveau des maturités des intervenants BIM et non BIM
  • Mettre en place des revues de coordination ciblées, avec les bons interlocuteurs
  • Intégrer des BIM coordinateurs expérimentés, capables d’interpréter et de trier les conflits
  • Définir une charte BIM (BEP) dès le démarrage, avec définition des conventions, responsabilités et outils partagés
  • Adopter une progressivité du niveau de détail, selon les phases du projet. Si les isolations et les supportages peuvent ne pas être requis en phase d’études préliminaires, ils peuvent devenir incontournables en phase de développement des documents d’exécution.


L’objectif n’est pas d’éliminer tous les conflits à tout prix, mais de gérer intelligemment ceux qui ont un véritable impact sur le chantier. Une gestion pragmatique des clashs permet non seulement de gagner du temps, mais aussi d’économiser sur les ressources humaines et logicielles.

La maîtrise des conflits est la clé d’un BIM rentable

Le BIM reste un outil puissant pour anticiper, coordonner et optimiser la construction. Mais comme tout outil, son efficacité dépend de la manière dont il est utilisé. La détection de conflits, bien qu’indispensable, peut devenir une source de coûts supplémentaires si elle n’est pas maîtrisée.

La clé réside dans une approche stratégique et intelligente : un bon modèle, des conventions claires, une hiérarchisation des conflits et des équipes formées. Ce n’est qu’à cette condition que le BIM réalisera pleinement ses promesses… sans mauvaises surprises sur la ligne budgétaire.

Les formations Cadschool, basées sur l’expérience de ses formateurs, qu’ils soient BIM Manager ou coordinateurs BIM, permettent d’appréhender ces questions de façon pragmatique et surtout d’éviter les écueils d’une coordination mal maîtrisée.

Vous avez aimé cet article ?
Partagez-le avec vos collègues ou amis

Vous avez aimé cet article ?
Partagez-le avec vos collègues ou amis

Les points essentiels

Des questions ? Notre conseiller en formation est à votre disposition.
L’échange effectué via la plateforme Zoom a, généralement, une durée de 30 minutes.

Si vous êtes affilié à un organisme du chômage ou à l’Hospice Général, merci de prendre contact au 022 552 43 43.

 


Des questions ? Notre conseiller en formation est à votre disposition.
L’échange effectué via la plateforme Zoom a, généralement, une durée de 30 minutes.

Si vous êtes affilié à un organisme du chômage ou à l’Hospice Général, merci de prendre contact au 022 552 43 43.

 


Formations sur mesure pour professionnels et entreprises

Depuis plus de 25 ans, les entreprises, les professionnels indépendants et les apprenants privés nous sollicitent pour concevoir et animer des formations sur-mesure.

C’est parfois la meilleure solution pour rapidement monter en compétences, sur des sujets spécifiques, avec un budget maîtrisé ! 

Avantages

La mise en place de formations sur mesure inclut les services suivants :

  • Conseil et accompagnement gratuit d’un chef de projet dans la définition de vos besoins en formation
  • Création d’un programme de cours sur-mesure, aux contenus adaptés à vos objectifs de formation, en collaboration avec nos formateurs experts
  • Planification de la formation en tenant compte de vos contraintes (durée, budget, nombre de participants à former…). Elle peut se dérouler dans nos centres de formation de Genève et Lausanne, ou même dans votre entreprise !

Solutions

Nous pouvons vous proposer différentes prestations : rejoindre un cours collectif, organiser une session dédiée ou encore suivre des cours privés… en fonction de vos objectifs de formation, du nombre et de la disponibilité des participants, ainsi que du budget alloué.

Voici quelques exemples – parmi tant d’autres – de formations spécifiquement conçues pour nos clients : « Présentation Revit vs ArchiCAD », « Coordination BIM », « Data visualization »,  « optimiser le référencement du site Internet de notre entreprise », « Générer des prospects qualifiés grâce aux canaux du marketing digital »…

Échangeons ensemble pour concevoir la formation qui correspond parfaitement à vos objectifs !

Des questions ? Notre conseiller en formation est à votre disposition.
L’échange effectué via la plateforme Zoom a, généralement, une durée de 30 minutes.

Si vous êtes affilié à un organisme du chômage ou à l’Hospice Général, merci de prendre contact au 022 552 43 43.